
L’Alta Rocca est connue pour ses sites naturels chargé d’histoire. En effet, cette montagne a été un lieu essentiel pour le développement des premiers hommes de l’île, qui ont laissé des vestiges historiques encore visibles aujourd’hui.
Nous avons la possibilité de les voir en nous rendant sur le site en personne, mais aussi virtuellement en 360°, grâce à la classe de Seconde 2 qui a mis en œuvre une plateforme numérique pour aider à la modernisation du site.
Le site de Cuccuruzzu a traversé de nombreuses périodes historiques, mais la plus connue reste celle de l’Âge du Bronze. Le musée de Levie en conserve de nombreuses traces : poteries, objets, ossements, et a même créé une reconstitution d’un foyer de l’époque avec des matériaux locaux.


Le site de Cuccuruzzu est situé dans l’Alta Rocca, sur la commune de Levie.
La Collectivité Territoriale de Corse y a mené, en 2016-2017, des travaux de préservation et de valorisation, incluant une fouille préventive menée par l’INRAP qui a révélé de nouveaux espaces.
La visite suit un circuit en boucle d’environ deux heures, débutant par un sentier de 15 minutes menant au Casteddu di Cuccuruzzu, un site majeur de l’âge du Bronze (IIᵉ – Iᵉʳ millénaire). En poursuivant, on découvre le Casteddu de Capula, occupé depuis l’âge du Bronze et au cœur de la féodalité insulaire.

Captation drone © Cavallaro-Mariani Thomas

Il s’agit d’une aquarelle réalisée en collaboration avec l’artiste Dominique Groebner qui travaille régulièrement avec le musée de Levie. Elle représente le casteddu de Cuccuruzzu tel qu’il pouvait se présenter à l’époque de son occupation. L’ensemble fortifié adopte une forme évoquant un cœur, et protège une zone extérieure complexe, où l’on distingue de nombreux affleurements rocheux.
Sur la partie la plus élevée du site se dresse une tour, appelée a Torre, qui jouait un rôle central dans la vie de la communauté. Elle servait de grenier actif, où étaient entreposées les réserves alimentaires destinées à la population.
En observant le paysage représenté autour du site, on remarque à quel point il diffère de celui d’aujourd’hui : la végétation y est quasi inexistante, et les villages, tout comme les habitations, se trouvent aux abords du casteddu. On peut en apercevoir à l’arrière-plan, à gauche, au centre et à droite. Dans cette dernière zone, une scène d’incendie est illustrée : elle témoigne d’une attaque du site, événement vraisemblablement récurrent au cours de son histoire.
Cette illustration a été conçue pour aider le public à mieux comprendre la vie quotidienne sur le site de Cuccuruzzu, ainsi que certains événements exceptionnels, parfois violents ou cataclysmiques, qui ont pu marquer son existence.
Par exemple, sur la gauche de l’image, on distingue des assaillants tentant de mettre le feu à une balustrade en bois. Ce détail permet de rappeler qu’en dépit de ce que l’on observe aujourd’hui — des vestiges essentiellement en pierre — les recherches archéologiques ont révélé l’importance du bois dans l’architecture originelle du casteddu. Celui-ci était notamment utilisé pour édifier des structures défensives comme les mâchicoulis*, ces avancées situées au sommet des murs. Ces éléments permettaient de créer une courtine, c’est-à-dire une plateforme de circulation protégée, depuis laquelle les défenseurs pouvaient se déplacer le long des remparts tout en étant à l’abri derrière une barrière. Cela leur offrait également la possibilité de riposter efficacement en lançant, depuis les hauteurs, des projectiles tels que pierres, flèches ou lances sur les assaillants situés en contrebas.
Mâchicoulis : système de défense en surplomb.
Source : Kewin Peche-Quilichini

Dans les années 1960, l’archéologue François Lanfranchi a mené des fouilles importantes sur le site de Cuccuruzzu, révélant de nombreux vestiges témoignant de la richesse de la vie quotidienne à différentes époques de l’occupation humaine.
Parmi les objets exhumés figurent de nombreuses poteries utilisées comme assiettes, bouilloires ou ustensiles de cuisine. Leurs formes irrégulières et leurs imperfections témoignent d’une fabrication entièrement artisanale. D’autres artefacts, tels qu’une pointe de flèche en quartz, une hache en pierre ou encore une dent de renard transformée en bijou, remontent vraisemblablement à la Préhistoire.
La découverte de plaques de bronze utilisées comme ceintures marque quant à elle le passage du site à l’âge du Bronze. Ces objets plus élaborés, associés à des matériaux rares, reflètent une évolution des pratiques sociales et un changement de statut pour certains membres de la communauté.
Les bijoux et certaines poteries ont également été retrouvés dans des tombes, mais de manière inégale. Cette disparité dans les objets funéraires laisse entrevoir l’existence d’une hiérarchie sociale au sein de la population. Alors que certains défunts étaient inhumés avec des objets précieux, d’autres ne bénéficiaient d’aucun mobilier funéraire. Cela suggère une société structurée, avec sans doute l’équivalent d’une élite disposant de richesses, et une majorité plus modeste, dénuée de biens à transmettre dans l’au-delà.
Les fouilles ont également permis de mettre en lumière des échanges avec les régions voisines, notamment avec la Sardaigne et d’autres zones de l’Alta Rocca. Ces contacts ont influencé la production de poterie, mais ont aussi concerné les matériaux, les techniques de fabrication, voire les traditions culturelles. Il est même probable que des échanges humains aient eu lieu, notamment par le biais de mariages. Certaines poteries représentent des scènes nuptiales ou montrent des femmes semblant quitter leur communauté d’origine, ce qui laisse supposer que des femmes pouvaient être « exportées » vers la Sardaigne, emportant avec elles leur savoir-faire, leurs coutumes et contribuant ainsi à la transmission culturelle entre les deux îles.
Source : Kewin Peche-Quilichini

Parmi les nombreux objets découverts lors des fouilles archéologiques menées sur le site de Cuccuruzzu, la poterie en terre cuite est sans doute le type de vestige le plus abondant. Ces céramiques, utilitaires et parfois décoratives, offrent un précieux témoignage du quotidien des habitants de l’époque.
On y retrouve notamment de la vaisselle de table : bols, jarres, tasses, gobelets, assiettes, parfois capables de contenir entre 50 et 100 litres. Une autre catégorie de poteries est constituée de plats façonnés par aplatissement de l’argile sur des paniers en osier, ce qui a laissé des empreintes visibles dans la terre encore molle. Ces objets étaient souvent utilisés comme couvercles.
Parmi les pièces les plus singulières figurent de petites coupes miniatures, semblables à une dînette pour enfants, sans doute fabriquées par de jeunes apprentis. Certains récipients présentent également des décors incisés, des coups de poinçon, ou encore un bol orné de triangles noirs peints au charbon sur le bord, preuve d’une volonté esthétique dans la création artisanale.
C’est à partir du milieu du premier âge du Fer que les vases de Cuccuruzzu commencent à se distinguer par des motifs linéaires formés par de courtes incisions, révélant un raffinement croissant dans les techniques de décoration.
Les fouilles anciennes ont montré que Cuccuruzzu fut un centre de production potière important, notamment durant la seconde moitié de l’âge du Bronze. Des indices archéologiques suggèrent que l’atelier ainsi que le four de cuisson se situaient près de l’enceinte nord-est du site, à proximité de petites ouvertures. On y a retrouvé des pots cassés, ainsi que des outils de potiers tels que lissoirs et estèques, utilisés pour lisser et régulariser les parois des pots avant séchage.
Les analyses aux rayons X ont permis de déterminer que les grands récipients, marmites, plats et assiettes étaient fabriqués avec une argile locale, issue des ressources naturelles de l’Alta Rocca. En revanche, certaines vaisselles de table plus fines, mieux cuites et à vocation plus esthétique semblent provenir d’un autre atelier, utilisant une argile d’origine extérieure à la région. L’emplacement exact de cet atelier reste toutefois inconnu à ce jour.
Source : Kewin Peche-Quilichini
Les retranscriptions ont toutes été réalisées par les élèves de 2nde 2 au cours de l’année 2024-2025.


Le musée abrite une collection unique issue des fouilles réalisées sur les sites préhistoriques et protohistoriques de la région, dont celui de Cuccuruzzu, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi les pièces les plus remarquables, la célèbre « Dame de Bonifacio », squelette datant de 6 500 ans avant notre ère, témoigne de la richesse archéologique du territoire.
Au fil des salles, le visiteur découvre l’évolution du peuplement de la Corse, les modes de vie des premières communautés humaines, ainsi que les transformations du paysage et des sociétés au fil des siècles. Le musée propose également des expositions temporaires autour des ressources naturelles, de l’art contemporain et de la culture locale.
Conçu comme un espace de médiation et de transmission, le musée de Levie accueille régulièrement des groupes scolaires, des ateliers pédagogiques, des conférences et des visites guidées, contribuant activement à la valorisation du patrimoine corse.
Nous avons pu nous rendre au musée afin de découvrir son histoire. Ainsi, Nous avons pris des photos ans le musée. Grâce à cette visite du musée, nous avons pu apprendre l’histoire et le fonctionnement de Cuccuruzzu à l’âge du bronze .